Il y a 3 jours j'ai enfin effectué mon fucking mother fucker first fly !!! Enfin! me direz-vous ! et oui je dis pareil, ces Québécois ne sont pas des forcenés. Et oui il y a 4 jours mon instructrice m'a mis, comme on dit chez nous : "un plan".
Ce premier vol au dessus du territoire du Quebec restera gravé dans ma mémoire comme d'autres vols insolites dans ma carrière d'aviateur... Ce fut trés marrant au final, je vais vous raconter ce qui ma plûs et certaines choses qui m'ont déplûs sur les différences d'utilisations et réglementations entre le système Français et Canadien :
Tout d'abord faut check les papiers de l'appareil qui sont introuvables au début... Il faut aussi tenir en laisse l'instructrice qui discute avec tout le monde en même temps, une vraie pipelette celle-la !
Puis direction l'avion où à ma grande surprise, les pleins des réservoirs se font par Cargair avec des camions citernes, ce qui est plus pratique et moins de perte de temps car en France il faut aller avec l'avion à la station service comme pour sa "chariotte".
Puis l'on fait la visite pré-vol (check 1 before flight) qui consiste à "tchéké" l'appareil sur d'éventuelles anomalies.
Ensuite, on monte dedans, on s'installe, on sort sa check-list "made in cargair", on suit les instructions in English (check 2 before start et 3 after start)...démarrage moteur...On prend aussi à la radio l'ATIS (météo de l'aérodrome), je demande à mon instructrice si je peux l'écouter en anglais, elle me dit "si tu veux". Du coup le mec parle à deux à l'heure, mais certaines choses sont différentes.
Dès lors, on peut faire le roulage (check 4 taxi), alors là, faut pas avoir la tête dans les fesses car les autres avions sont très près des ailes, ça serait bête d'en éclater un !!! je pence que ça les constiperais un peut ! eheh.
Après ce petit roulage de précision, on s'arrête avant le taxi way (à la ligne jaune comme en Fr) afin de demander une autorisation à la ground tower pour pouvoir rouler jusqu'au point d'arrêt pour faire les essais moteurs puis décoler. Je contact le contrôleur en anglais, et là, je n'y comprend vraiment rien, du coup mon instructrice me dit que pour mon premier vol je peux le faire en Français, j'opte pour son idée. Donc je recontact la tour cette fois-ci dans ma langue maternelle et la ! ATTENTION il me répond à balle en pure québécois "certified" ! du coup j'ai pas pigé grand chose ! juste 1/4 de ses intructions.
Donc je m'engage sur le taxi way pour aller au point d'arrêt 24 de la piste gauche (RW 24L). Je poursuis la check 5 run up, 6 before take-off et 7 take-off.
Je redemande une clairance radio (toujours en Fr) pour pouvoir m'aligner et décoller, je comprend encore la moitié de ce qu'il me dit, Chrystelle mon instructrice me traduit... puis je m'aligne et la elle me demande si je veux faire le décollage, je croyais que c'était une blague de sa part ! hélas non ! eheh du coup je lui dis "t'inquiète j'avais quasiment le même en France, je connais l'engin". Puis je regarde la manche à air pour voir d'où vient le vent, et là, il est plein travers avec 10 à 15 knots de vent (pour info il est limité à 13 knots max pour take-off), je commence à avoir une goutte de sueur sur le front...
Et là je me dis "Putain mais j'ai fait pire que ça déjà ! c'est pas ce vent de tafiotte qui va me faire chier et puis merde je porte des ray-ban aviator tout de même !! je suis pas n'importe qui mouah!".
Main gauche sur le manche, main droite sur les gaz, puissance max, la mobylette accélère lentement, euh... le cessna pardon ! je maintiens l'avion dans l'axe malgré le vent, check la puissance puis l'anémomètre si ils fonctionnent correctement. V1, vitesse de rotation, petits coups en arrière, je quitte le sol, je maintiens la vitesse, je met 15° gauche de dérive pour ne pas me faire déporter, l'avion monte péniblement (c'est le moins puissant de la flotte donc bon... et il faisait chaud...). on est à 600 pied, je me dis que je vais regarder ce qu'il y a en dessous : des lottissements à perte de vu, j'hallucine car chaque maison a sa piscine, et oué l'Amérique ! les autoroutes énormes, les rues en ligne droite qui sont supers larges...
Puis virage gauche à je ne sais plus quel cap, pour aller à la sortie "east" de la zone contrôler de l'aéroport.
On continue en même temps notre monté pour nous mettre à 1900 pieds (environ 700 mètres sol).
Clairance radio on sort de la zone, on monte à 3000 pieds on se met à la même altitude que les nuages qui sont un peu espacés, une vue sublime, Chrystelle me montre des repères, 2 montagnes où sur l'une se trouve un lac , les villes aux alentours...
Puis on commences les excercices de maniabilités pour avancer dans ma formation pour valider ma reconvertion pour obtenir ma licence Canadienne de pilot privé au plus vite. Pour ce qui est des excercices en vol, vol en IMC (aux instruments sans visibilité), vol lent, décrochage avec et sans volets, virage 360° aux instruments et à vue puis retour au bercail, donc c'est la même sauf en sens inverse...
Donc j'ai le temps de profiter de la vue sublime...
Et là faut poser la pétotoire ! il y a toujours autant de vent sol, en plus on ne se met pas en vent arrière, on s'insert directement en fin de circuit, on ne fait qu'un dernier virage et hop piste en face de moi et là ! Chrystelle me dit..."t'es capable de poser l'avion? où je le fait pour te montrer", j'avais trop envie de lui dire "arrête de mouiller, si je sais le faire décoller, je sais le faire attérir, au pire je te dis que je suis pas capable !"
Enfin bon , là elle me dit que je suis mal "aligné" sur la piste, elle prend les commandes et me
met à droite de la piste... chelou son truc, sachant qu'il y a du vent plein gauche, si j'ai une panne moteur j'aurais un peu de mal à me poser sur la piste, BREF... Je reprend les commandes, je lui dit "ok pour la méthode Québécoise mais je vais te montrer la Française", voir même la methode "internationale", donc je me réaligne, là elle me dit "met ton point d'impact (en France le touché) est trop loin, tu ne vas jamais pouvoir te poser en début de piste sur le numéro 24, je lui dit juste "tinkiete", là le kif elle ne parle plus, enfin concentré, la piste se rapproche, je descends en crabe, puis à 5 métres, décrabage de l'appareil, arrondie juste avant le numero de piste et là, grosse chatte, aucun chocs, un "kisslanding" comme en dit dans notre jargon !
Chrytelle me dit "pas mal" je suis satisfait, en sueur, le smile jusqu'au oreille, une grosse envie de redécoller mais nan retour au parking...
Et voila un vol 1h20 de plus à mon actif (ici on note les minute en décimal sa s'écrit 1.3) dont O.4 IMC.
Ce qui me fait pour le moment dans mon carnet de vol :
-double commande : 42.9h
-commendant de bord : 22.1h
-total : 64.0h
Et pour les photos de mon "jumbo piston", les couleurs de l'appareil peuvent préter à confusion, certains croiront que c'est un alpha-jet aux couleurs de la patrouille de France mais il n'en n'est rien ! c'est bel est bien un C150 de la flotte Cargair, ils ne sont pas tous peints de cette façon, je mettrais d'autres photos des autres "peintures" !
J'ai aussi eu ma visite médicale, ce n'est pas un exploi d'avoir sa visite canadienne, c'est un peu bidon, ici ça dure 5min contre 6h au minimum en France !
Et voila fini pour ce deuxième épisode des histoires fantastiques de "captain penpen chez les quebecois".
Et hop petite tof de la maison où je vis. (sous-sol pour moi).
Pour les 2 derniers jours, le temps était déplorable, il pleuvait tout le temps le plafond était bas..., prochain vol lundi, peut être dimanche (aujourd'hui) et lundi en même temps je passe mes examens écrits et de radios.
Como estas mi tatas, tontons y mi mufflete !
